Pourquoi numériser?

Les caméras d’antan enregistraient vos films sur des cassettes qui présentaient 2 défauts majeurs:

–  Le support d’écriture était une bande magnétique qui se détériore naturellement avec le temps comme tout support physique. C’est d’autant plus vrai qu’elle est sensible à la moisissure, la poussière, le froissage, la casse, les champs magnétiques, etc…

– Le signal inscrit sur la bande est analogique ce qui veut dire que la moindre imperfection suite à une détérioration citée plus haut ou du fait d’une lecture imprécise déforme l’image et le son de la vidéo.

Par ailleurs la marge de déformation au-delà de laquelle la caméra ou le lecteur cesse purement et simplement  de lire le film est assez faible.

C’est quoi numériser?

Les cassettes de l’époque ont donc été enregistrées au format analogique (Voir l’article traitant de la différence entre le format analogique et numérique). Pour que votre vidéo puisse être lue, partagée et enregistrée sous la forme d’un fichier, il est donc impératif de la convertir au format numérique.

Elle sera ainsi lisible par n’importe quel lecteur moderne (PC, TV, Téléphone, Tablette, Media Center, Youtube…) . Cela permettra également de la partager facilement avec vos contacts et de la sauvegarder sur votre ordinateur, sur une clef USB ou sur un espace en ligne dans le cloud.

Avec quel matériel numériser?

Pour le choix du matériel, nous allons distinguer 2 façons de faire:

SOLUTION 1 : Le lecteur incapable de numériser:

• Un lecteur de cassette qui la lira au format analogique.
• Un boitier d’acquisition qui transformera le signal en numérique.
• Au niveau connectique, le plus souvent, une entrée analogique sera intégrée au boitier et une connectique USB permettra de relier le PC.
• Un ordinateur équippé d’un logiciel capable d’acquérir le signal numérique.

SOLUTION 2 : Le lecteur capable de numériser:

• Un lecteur de cassette qui la lira au format analogique et qui transformera automatiquement ce signal en numérique.
• Une connectique numérique pour relier le lecteur au PC.
• Une carte d’acquisition à la norme IEEE 1394, dit i.LINK ou Firewire si on n’a pas utilisé de boitier d’acquisition.
• Un ordinateur équippé d’un logiciel capable d’acquérir le signal numérique.

Tout ceci est assez modulable et va dépendre de la solution choisie.

Choix du matériel

Plusieurs options s’offrent à vous. Je vais passer rapidement sur les solutions que je juge inopportunes, à savoir:

– Dénicher un ancien lecteur/enregistreur professionnel qui aura tendance à être polyvalent sur les marques supportées (en théorie). Faut-il encore qu’il ait la bonne sortie. Le vrai souci vient de sa rareté et de son prix qui n’est pas du tout justifié pour une utilisation amateur.

– Acheter un boitier d’acquisition qu’on branche au PC en USB et à un lecteur de cassettes en analogique. Deux inconvénients majeurs. Beaucoup de boitiers sont de mauvaise qualité, voire inopérants. La connectique analogique peut ajouter une légère détérioration au mieux ou n’est pas adaptée/optimisée pour le lecteur au pire. En revanche ça reste une option valable pour les personnes qui ont encore en leur possession leur ancienne caméra (et si elle n’était pas capable de numériser).

Voici la solution que je préconise:

– Trouver sur le marché de l’occasion une caméra Digital8 haut de gamme en lecture qui sera capable de transcoder; c’est-à-dire numériser le signal. Il faut que ce camescope soit doté des algorithmes D.N.R de réduction du bruit et T.B.C de stabilisation nécessaires pour relire des vieilles cassettes.
Sony par exemple qui a longtemps persévéré dans le format 8mm a sorti de très bons modèles entre 2000 et 2003 comme le TRV240 ou 720. Leurs caméras ont l’avantage en outre de relire assez facilement les sources produites par d’autres marques. Les camescopes Sony sont assez tolérants également aux cassettes enregistrées au format Long Play qui nécessite souvent de devoir relire la cassette avec le même modèle de caméra. Parfois avoir une caméra au moins de la même marque que l’originale sera néanmoins nécessaire pour la relecture.
– Acheter un cable à la norme IEEE 1394, 4 broches côté caméra, 6 broches côté ordinateur, le plus court possible tant que ça reste pratique (1m par exemple).
– Acheter une carte d’acquisition 1394 à brancher sur un port PCIe de la carte mère du PC fixe ou une carte externe USB si vous ne pouvez pas.

Différences entre les cassettes

Un mot sur les formats de cassettes qui exigent du matériel différent. Nous nous concentrons ici sur les formats grand public dans l’ordre chronologique:

– VHS, apparue en 1976. La cassette classique des magnétoscopes. Il faudra donc 2 choses supplémentaires pour pouvoir travailler avec:
* Un magnétoscope doté des fonctions B.E.S.T, T.B.C, D.N.R dans l’idéal. Une sortie composante YUV sera meilleure mais le S-video + RCA donne également de bons résultats. La prise péritel peut être meilleure que le S-Video sur le papier mais a tendance à être aléatoire dans sa qualité. Vous serez dans tous les cas contraint par l’entrée proposée par la caméra qui fera le relai.
* La caméra devra être capable de recevoir une entrée analogique, habituellement en S-Video.

Les cassettes VHS peuvent dresser nombre d’obstacles sur le chemin de leur numérisation induits par ces 2 aspects: elles sont très sensibles à l’environnement extérieur et leur écriture analogique ne répondait à aucun standard unique.
Ainsi si des champignons l’ont envahi cela peut devenir très compliqué de lire la cassette et endommager le lecteur. La bande peut devenir collante demandant de multiples réparations. En outre plus la K7 a été relue plus elle se sera détériorée.
Un autre souci courant est la façon dont les métadonnées ont été inscrites sur la bande magnétique, en particulier quand on copie sur une VHS d’autres sources analogiques. La superposition de ces métadonnées a tendance à perdre le lecteur. On pourrait également parler des différentes solutions d’encodage de trames et de bien d’autres choses.

– VHS-C, apparue en 1982. Format miniature de la VHS, il nécessitera un adaptateur pour pouvoir être lu par un magnétoscope.

– 8mm – Video8, apparue en 1985. Bien que des différences subsistent entre les constructeurs on s’approche d’un format d’encodage analogique unique facilitant leur numérisation.

– 8mm – Hi8, apparue en 1989. Résolution supérieure au Video8.

– 8mm – Digital8, apparue en 1999. Signal numérique directement exploitable par un ordinateur.

– Mini-DV, apparue en 1996 mais perdurera jusqu’aux années 2010. Signal numérique directement exploitable par un ordinateur. Meilleure qualité, plus résistantes à l’usure du temps, plus de bandes d’informations à tronquer sur les bords de l’image. Cependant les bandes sont assez liées aux algorithmes de la caméra qui les a filmé et il sera souvent nécessaire de retrouver une caméra de la même marque que l’originale.

– Audio. Un peu hors contexte car pas d’images sur celle-ci. Un mot bref tout de même; les cassettes audio peuvent ne nécessiter qu’un lecteur numériseur à brancher en USB.  La qualité du résultat sera toutefois très variable en fonction du lecteur, du logiciel utilisé et du savoir-faire.